Le 21 juillet 1788, 491 représentants des Trois Ordres du Dauphiné se réunissent au Château de Vizille dans la salle du Jeu de Paume. Cette assemblée lance un appel à la nation toute entière pour définir un nouvel ordre politique. En juin 1788, Grenoble se révolte, après la journée des Tuiles le 14 juin, la bourgeoisie prend la tête du mouvement.
Se sentant menacées par la hausse du prix des denrées alimentaires, des familles protestent et chargent les membres du parlement du Dauphiné de porter leurs revendications à la connaissance du Roi de France Louis XVI. Ces parlementaires n’obtiennent rien des ministres parisiens. La colère populaire enfle. Le 7 juin 1788, le gouverneur du Dauphiné envoie sa garnison pour réprimer les émeutiers grenoblois qui montent sur les toits. Une pluie de tuiles s’abat sur les soldats. C’est la fameuse « Journée des Tuiles », premier germe de la révolte qui deviendra révolution.
Après la Journée des Tuiles, la révolte continue. Mais cette fois la bourgeoisie prend la tête du mouvement et prépare sa route vers le pouvoir. Le 14 juin, sous la direction de Jean-Joseph Mounier (avocat député du Tiers Etat) des membres des trois ordres (noblesse, clergé et Tiers Etat) de Grenoble et du Dauphiné réclament la convocation des Etats Généraux du royaume.
Toutes les communautés du Dauphiné sont invitées à envoyer des députés à Grenoble « pour délibérer sur les droits et les intérêts de la province ». Le Roi sent le danger : il interdit l’assemblée, mais devant la menace d’une nouvelle insurrection (Journée des Tuiles), il la tolère « à condition qu’elle se réunisse à plus de trois lieues de Grenoble ».
Claude Perier, bourgeois qui a racheté le marquisat de Vizille en 1780, met son château, ancienne demeure du Connétable de Lesdiguières transformée en manufacture d’impression sur cotonnades, à la disposition de l’assemblée.
Le 21 juillet, 491 représentants des Trois Ordres du Dauphiné (50 prêtres, 165 nobles et 276 représentants du Tiers Etat parmi lesquels Mounier et Barnave) se réunissent au Château de Vizille dans la salle du Jeu de Paume.
« Vizille, le berceau de la Révolution française ou de la liberté »
Ces qualificatifs montrent l’immense retentissement de l’Assemblée du 21 juillet 1788. D’abord parce qu’elle affirme clairement et pour la première fois la volonté de mettre en échec le pouvoir royal.
Ensuite, parce que dépassant le cadre d’une province, elle lance un appel à la nation toute entière pour définir par la voie des Etats Généraux, un nouvel ordre politique. Vaste mouvement qui aboutira aux bouleversements de l’été 1789 et à la chute de la monarchie absolue.
Diffusée dans toute la France, la délibération de Vizille soulèvera un enthousiasme extraordinaire. La Révolution française vient de naître à Vizille.
Isolé face à la montée de tous les mécontentements, le Roi autorise le 2 août 1788 à Romans la réunion d’une assemblée des Trois Ordres ; le 6 août, il suspend les Edits le 8 août, il convoque les Etats Généraux pour le mois de mai 1789 à Versailles. En juillet 1789, le peuple de Paris se révolte, c’est la prise de la Bastille…